communiqué du 23 avril 2009
GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT : LA FORMIDABLE ARNAQUE DES CENTRALES THERMIQUES A GAZ, OU COMMENT POLLUER LA FORET DE COMPIEGNE EN PRETENDANT DEFENDRE L’ENVIRONNEMENT…
Contradiction schizophrénique entre les paroles et les faits.
« Il y a extrême danger, le réchauffement climatique est dans l’irréversible »
« La seule sortie de crise passera par l’économie verte »
« On ne peut pas rater le rendez-vous de Copenhague »…
De qui sont ces paroles ?
De Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Environnement, qui, à la veille du G8 de Syracuse
sur l’environnement, exige des Etats-Unis comme de l’Europe une réduction drastique des émissions de gaz à effet
de serre de 25 à 40%
Au même moment, Jean-Louis Borloo signe l’autorisation d’exploiter une centrale thermique à gaz qui, si rien n’est
fait, crachera entre 2 et 3 millions de tonnes de CO2 au-dessus de la forêt de Compiègne, où - paradoxe - les Parisiens
viennent s’aérer le dimanche !
La mécanique de l’arnaque ?
Des sociétés comme Direct-Energie - créée à 50/50 par le Groupe Louis Dreyfus et l’industriel Stéphane Courbit,
ancien patron d’Endémol et proche de Nicolas Sarkozy - détournent purement et simplement le Grenelle de l’Environnement.
Pour mémoire, les pouvoirs publics ont prévu, en complément au nucléaire, d'assurer l'approvisionnement énergétique de
la France grâce à une dizaine de centrales thermiques à gaz, certes polluantes, mais deux fois moins que leurs
homologues au fuel ou au charbon. Jusque là, sur le papier, rien de choquant…
Seulement voilà : s'engouffrant dans la brèche ouverte par la fin du monopole de production d’électricité détenu
jusqu’à présent par EDF, les industriels ont dans leurs cartons les plans non pas de dix, mais de trente centrales à
gaz – soit vingt de plus qu’il n’en faut à la France.
Sous couvert de défense de l’environnement, en invoquant l’argument du gaz « moins polluant », ils comptent en effet
exporter - pour leur seul bénéfice - de l'électricité hors de nos frontières, mais en polluant... à l'intérieur de nos
frontières. Et pas seulement sur d'anciens sites industriels.
Le scandale atteint son paroxysme lorsque la société Direct-Energie projette d’installer une centrale à Verberie,
en bordure du Parc Naturel Régional Oise-Pays de France, à une heure de Paris. Une centrale qui déversera
2.600.000 tonnes de C02 par an dans l'atmosphère, soit 75% du quota actuel d'émissions industrielles de CO2 de toute
une région française (en l’occurrence la Picardie) !
Ce scandale environnemental se double d’un scandale sanitaire :
alors que les Etats-Unis eux-mêmes, par la voix de Barack Obama, viennent de déclarer « nocifs pour la santé les gaz
à effet de serre », la centrale opèrera à seulement 300 mètres des premières maisons ! Entre 1000 et 2000 tonnes
d'oxydes d'azote, d’oxydes de soufre et de microparticules arroseront chaque année la forêt de Compiègne. Et les
promeneurs les respireront à pleins poumons…
Un dossier explosif, donc, et les industriels eux-mêmes en sont conscients.
Tellement conscients que Direct-Energie, dont le slogan est «
L’électricité plus verte : s’engager pour la planète » emploie pour faire avaler la couleuvre aux populations et
élus locaux un cabinet de lobbying, Alter Et Go, qui n’hésite pas à assurer à ses clients qu’il peut les aider à
« faire passer un gazoduc dans
un parc naturel
Un cynisme qui ne s’invente pas !
Pour dénoncer ce cynisme et lutter contre cette implantation, l'association
Pas de Centrale en Basse Automne est née.
Avec cinq autres associations des communes environnantes, elle réunit plus de 1800 personnes.
Nous sommes prêts à vous accueillir sur le terrain ou à venir vous rencontrer à Paris, notamment pour vous présenter
des documents confidentiels et inédits qui prouvent le décalage entre les promesses environnementales de Direct-Energie
et ses ambitions industrielles.