retour accueil

communiqué du 6 février 2010

Une centrale grenello-incompatible

UNE CENTRALE AU GAZ GRENELLO INCOMPATIBLE,
ou comment Direct-Energie détourne la feuille de route de Jean-Louis Borloo


3 février 2010 : à l'occasion d'une réunion de ses adhérents, l'association Pas de Centrale en Basse-Automne réfute l'argument de Direct-Energie qui présente son projet de centrale comme compatible avec le Grenelle de l'Environnement, et révèle que le préfet de l'Oise a déposé à son tour un recours auprès du Tribunal Administratif d'Amiens.

La feuille de route de Jean-Louis Borloo et l'arrêté PPI du 15 décembre 2009 sont clairs : d'ici 2016, afin de tenir nos objectifs de réduction de 40% de nos émissions de CO2, nous fermerons plus de la moitié des centrales à charbon, soit une réduction de 3600 MW de la puissance cumulée, en les remplaçant par des centrales à cycle combiné gaz (CCG).

Dont acte !

A raison de 400 à 450 MW par unité, ce sont donc 8 à 9 unités CCG supplémentaires qui devront être mises en service. Elles viendront en complément des 1600 MW issus des sites existants de Dunkerque (2 unités), Fos-Cycofos (1 unité) et Pont-sur-Sambre (1 unité).

Soit au total : un maximum de 12 ou 13 unités pour une puissance cumulée de 5200 MW.

Seulement voilà : aujourd'hui le parc " engagé " (CCG en service, en construction, ou ayant passé toutes les étapes décisionnelles) représente 16 unités pour une puissance cumulée de 6700 MW

(voir détail du parc de CCG)

Les objectifs sont déjà dépassés de 30% à ce jour. Toute nouvelle centrale, comme celle de Verberie, viendrait s'ajouter à notre capacité de production déjà excédentaire.

Avec ses 2 unités cumulant une puissance de 892 MW, ses 2.600.000 tonnes de CO2 déversées par an dans l'atmosphère, son implantation sur le dernier bio-corridor stratégique de l'Oise, le projet de centrale au gaz de Direct-Energie à Verberie est totalement incompatible avec le Grenelle de l'Environnement.

Ce sont donc désormais les actions en justice qui s'accumulent contre la décision de la commune de Verberie, qui avait le 19 octobre dernier modifié son PLU pour accueillir la centrale malgré un avis défavorable du commissaire enquêteur lors de l'enquête publique.
Recours en excès de pouvoir, référés suspensifs, ce sont au total 6 recours qui ont été déposés par Pas de Centrale en Basse-Automne, mais aussi par le ROSO (Regroupement des Organismes de Sauvegarde de l'Oise) et par le Parc Naturel Régional Oise-Pays de France, qui craint avec ce projet la remise en cause de son statut.

Et c'est aujourd'hui le préfet de l'Oise, Nicolas Desforges, qui a lui-même pris l'initiative d'attaquer cette décision devant le Tribunal Administratif d'Amiens.

Première audience prévue le 24 février.

On dit que l'histoire est un éternel recommencement :
Extrait du jugement audience du 03 Juin 2002, Tribunal Administratif d'Amiens:
" Le préfet soutient que la délibération du conseil municipal [de Verberie] est entachée d'erreur manifeste d'appréciation s'agissant de la création d'une zone d'activité en un lieu de passage privilégié de la faune entre les massifs forestiers d'Halatte au sud et de Compiègne.... "